La restauration du caractère maritime du Mont-Saint-Michel
Définition et mise au point des aménagements visant à maintenir le caractère maritime du Mont-Saint-Michel (environnement de sable, tangue et d’eau).
Contexte
Rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel - Client : Ministère de l’Environnement - Direction de l’Eau (France) - Echelle : 1/350 en plan et 1/90 en hauteur (distorsion de 3,9 )
En 1995, l’Etat et les collectivités territoriales lançaient le projet de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel. Des études hydro-sédimentaires menées entre 1995 et 1999 ont été réalisées afin de trouver les solutions respectueuses de la nature et du paysage de la baie pour redonner au Mont son caractère maritime. Plusieurs modélisations, numériques et physiques, ont été conduites pour aboutir à ce résultat. Parmi celles-ci, le modèle physique sédimentologique à fonds mobiles du secteur de la petite baie autour du Mont a été construit au Laboratoire Artelia.
Ojectifs du modèle physique
les objectifs du modèle physique ont été de :
- calibrer le modèle en reproduisant les phénomènes hydrosédimentaires observés lors des années précédentes
- tester différentes configurations d'aménagement pour redonner au Mont-Saint-Michel son caractère maritime
Description du modèle physique
Le modèle reproduisait :
- pour les conditions hydrauliques : les variations de niveaux, les courants de marée, l'agitation des houles, le débit des rivières la Sée, la Sélune et le Couesnon, leurs volumes oscillants, les chasses du barrage de la Caserne
- pour les conditions sédimentologiques : les matériaux sédimentaires de la petite baie : sable fin et tangue et les apports du large en sédiments.
Les principales composantes de l'aménagement testé ont été :
- Suppression de la digue route et remplacement par un pont passerelle, en vue de rétablir la circulation des courants autour du Mont
- Gestion du barrage de la Caserne pour les effets de chasse
- Implantation d'un seuil de partage permettant de pérenniser les chenaux de part et d’autre du Mont.
La modélisation du fonctionnement hydraulique du barrage de la caserne
En parallèle au modèle hydrosédimentaire, un modèle de fonctionnement du barrage sur le Couesnon a permis d'évaluer l'efficacité des chasses pour limiter la sédimentation et favoriser le maintien des chenaux.
Suite aux modélisations physiques, La société SPRETEC, en tant que membre du groupement de maitrise d’œuvre pour la réalisation du projet a été ensuite en charge de la conception structurelle du barrage de la Caserne.
... Quid de l'efficacité du dispositif ?
Le modèle numérique sédimentologique
Les modélisations physiques réalisées dans la première phase du projet ont permis de converger vers une solution visant la restauration du caractère maritime du site, intégrant les composantes suivantes :
- la reconstruction du barrage sur la rivière le Couesnon permettant les opérations de chasses des sédiments (auto-curage),
- l'augmentation de la capacité de stockage du flot en amont du barrage,
- le développement des chenaux en aval du barrage (incluant l'implantation d'épi-écarteur, d'un seuil de partage, ..),
- le remplacement de la digue-route submersible par un pont pour l'accès au Mont.
Dans une seconde phase du projet, un modèle hydrosédimentaire numérique a été mis en oeuvre pour disposer d'un outil d'aide à la décision permettant l'optimisation des opérations de gestion du barrage.
Ce modèle a été développé avec le système TELEMAC-Mascaret : TELEMAC-2D pour le calcul de l'hydrodynamique, GAIA pour le transport sédimentaire et les évolutions morphodynamiques (sable et vase). Le modèle permet notamment d'évaluer l'impact des paramètres de fonctionnement du barrage : phasage et débits des chasses, d'une part et des différentes configurations du lit du Couesnon, d'autre part, sur la morphodynamique autour du Mont.
Le suivi hydrosédimentaire sur site
Avec l'entrée du projet en phase opérationnelle depuis 2005 et la mise en service industrielle du nouveau barrage sur le Couesnon en mai 2009, une surveillance accrue des résultats attendus et des effets observés est nécessaire.
Les nouveaux modèles et suivis doivent permettre d'étudier les effets des ouvrages réalisés, de les suivre et de les analyser afin de veiller à ce que l'opération aboutisse au résultat souhaité : que le Mont-Saint-Michel soit de nouveau dans son écrin d'eau et de sable.
Une commission scientifique, internationale et indépendante, suit avec l’établissement public national du Mont Saint-Michel les effets hydrosédimentaires des chasses et vérifie les résultats obtenus (Suivis - Opération de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel (projetmontsaintmichel.com).
Ainsi, ce dernier réalise un suivi régulier de l'évolution des fonds de la petite baie et plus particulièrement autour du Mont-Saint-Michel au moyen de levés topographiques par Lidar terrestre. Le suivi de l'évolution des fonds en dessous de l'isoligne +5 mIGN69 met en évidence l'accroissement des surfaces marines autour du Mont entre 2007 et 2023.
